dimanche 29 septembre 2013

Encore un départ et mise au point.

Je pars demain en Palestine.
Ce sera mon troisième voyage en  moins d'un an.
Et voilà le début de cette histoire.




Cette vidéo date du 15 janvier 2009.
Je ne l'ai découverte que quelques jours plus tard.
Depuis ce jour, sans que je m'en sois  aperçu, elle était en moi, prête à resurgir à ma mémoire.
Depuis un an, c'est chose faite. Sans parler d’obsession, elle est sans doute à la base de "Looking for Gaza".

En janvier 2009, j'avais sans doute d'autres  préoccupations:

"...Pendant ce temps…
Je m’intéresse  à Julien Coupat,  au comité invisible, aux autonomes, comme ils disent. A la maison de l’arbre, à  Montreuil chez Armand Gatti,  le mouvement de soutien élabore stratégies, tracts, actions, sabotages à mots couverts sous les regards scrutateurs des Renseignements Généraux.
Police partout, justice nulle part.

J’ai encore le souvenir de l’Italie de l’été précédent,  du vin tannique de Montepulciano, Et des fins de journées ouateuses de Toscane.
C’est la grippe H1n1 de ma fille, les Wampas à Bourges et la grande récré des quadras à la crête devenue morne, le dub tranquille de Junior Cony, rue Jean Jaurès…
Pendant ce temps, Gaza ploie sous les bombes. 

Pendant ce temps, Le 14 janvier 2009,  je mets en scène  Aragon.
Je vis avec  Catherine Simonidzé et son manteau rouge, Clara Zetking, la voix rocailleuse d’Albert Libertad et toutes ces figures historiques et désuètes que l’on vénère plus que tout rue Amelot ou dans les  cercles fermés des admirateurs d’Aragon : sans s’y mélanger, bien sûr.  Broutchoutiste un jour, Broutchoutiste toujours.
Pendant ce temps, Gaza ploie sous les bombes..."
(extrait de "Looking for Gaza" )



     "Catherine et Victor" d'après les Cloches de Bâle de L. Aragon, 

                               mise en scène de Gérald Dumont
     avec Jacques Courtès, Nathalie Grenat, Philippe Labonne, (photos Xavier Cantat)

Cette image aurait sans doute dû se noyer, comme tant  d'autres,  dans le flux ininterrompu de l'actualité. 
Mais cette histoire dure depuis très longtemps, ce qui rend sans doute cette vidéo de 4 minutes  malheureusement persistante.
4 ans après cette tragédie, tout était encore en moi: Les cris du père, la terrible réalité de la guerre jetée au visage de ce journaliste israélien en direct.
Cette image en appelait d'autres, avec des sons, des couleurs, des cartes postales et des lieux communs. 
Aujourd'hui, j'ai encore un compte à régler avec elle.
Je ne sais pas encore si c'est de la culpabilité, de la curiosité, un besoin d'engagement, ou une façon de se rapprocher des choses qui m'échappent.
Si je repars demain en Palestine, c'est que pour  la deuxième fois, ma demande de coordination sécuritaire pour Gaza m'a été refusée. Le passage de Rafah, entre l'Egypte et Gaza n'a jamais été autant étanche.
Je serai accompagné de Julien Jaulin, reporter photographe.
J'écrirai, il ramènera ses images.
Pendant ces 15 jours, chacun préparera à sa façon ce spectacle ou travaillera ailleurs.
Sc MoCHa est à Helsinki.
Frédéric Baudimant sera en concert avec Le Symphonieta de Paris à Sens, le Mans et Paris.
Nathalie Grenat a commencé ses interventions au collège Notre-Dame de Vierzon. 
A Lille, Chloé et Mietek centralisent et organisent la vie de la compagnie.
Demain sera le vrai début de Looking for Gaza.

Gérald Dumont



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