mardi 17 décembre 2013

Déjà un an...


C'était le 29 novembre 2012 .

ll y a presque un an, jour pour jour, je mettais pour la première fois les pieds en Palestine.
C'était à Bethléem.
Le jour où l'ONU venait d'accorder le statut "d'Etat observateur de l'Organisation des nations-unies non membre".
Voici ce que je filmais:


"Un groupe de jeunes hommes fêtent bruyamment la naissance d’un nouvel état, le 194éme, autour d’un pick-up orné d’images d’Arafat.
J’assiste à la naissance d’un nouvel état, à Bethlééem… Alléluia !
Alors, c’est pétards, chants révolutionnaires, les keffiehs qui volent, le V de la victoire pour ma caméra.

S'il y en avait une, j’aurais pris une fille par la taille, et sous les flonflons des accordéons, j’aurais chanté et dansé pour fêter la libération d’un peuple. Une victoire, après 50 ans de lutte, ça méritait bien un baiser dans le cou.
Mais il n’y a pas de fille à embrasser, pas de flonflon et d’accordéons et pas vraiment de victoire.

Israël bougonne, Israël s’en fout, Israël observe la scène avec l’ennui d’un surveillant de dortoir qui entend les gosses rire discrètement. 

Je vais me prendre au jeu, crier « Yes !!! Free Palestine !
« Free Palestine!!
Give me one keffieh! Is it a traditional Keffieh? The same off Yasser Arafat !
How much?  Thirty sheckel ? Yes ! free Palestine. Arafat is the best!!  Fuck Israël ! »

Je suis grand reporter!
Je suis un témoin du monde!
Je suis Blaise Cendras !
Et je cherche Gaza.
I looking for Gaza..."
                          (Extrait de Looking for gaza)

Le mois suivant, Israël bloquait en représailles (même si elle s'en défendait) les acquis Palestiniens.
Puis, je découvrais Naplouse sous le soleil.

Voilà comment, je la retrouve un an après.

la vieille ville et ses toits effondrés. Photo Gérald Dumont

La neige a fait s'effondrer de nombreux auvents et toits métalliques de commerces.
Mais Naplouse sous la neige, c'est aussi cela:


Ville paralysée, plus d'internet, coupure d'électricité, c'est la tempête de la décennie au Moyen-Orient, pas de neige comme ça à Naplouse depuis 1954 disent les anciens.

Gaza est inondée. Faut dire que le système d'évacuation des eaux est détruit. 
Il n'y a plus qu'un heure et demi d’électricité par jour. 

Et à Hébron.  (Faut bien rire un peu!)




Alors, de rendez-vous ratés en rendez-vous ratés - je suis à Naplouse pour rencontrer des calligraphes à l'Université des Beaux-arts qui, depuis mon arrivée, reste désespérément fermée pour cause météorologique - j'ai eu le temps de traîner sur la toile.
Et j'en reviens alors à Gaza et sur les informations que l'on peut trouver sur les sites d'informations. 
C'est parfois pathétique. 
Rien qu'hier, j’apprenais que Gaza était inondée parce que les Israéliens avaient délibérément ouvert un barrage de retenue d'eau.  J'ai appelé Gaza et personne ne pouvait évidement me confirmer cela.
J'apprenais sur un autre que la centrale électrique de Gaza ne fonctionnait plus car le Hamas refusait de payer ses fournisseurs.
Sur un autre encore, que le Hamas avait sauvé 750 personnes des inondations.
Qu'Israël en avait fait autant.


Faire le tri, sans cesse...
Ce que je sais, et qui est vrai, et qui alimente toutes les conversations, c'est ça:




Mais, je suis têtu.
Ce matin, le soleil brillait enfin sur Naplouse et la ville redevenait vivante.



3 heures avant mon départ, avec Mohammed Jaber, Professeur d'art plastique, je rencontrais le doyen de l'Université de Naplouse, nous posions les bases d'une future coopération, je m'initiais à la calligraphie, et j'apprenais que ...
                    ... la centrale électrique de Gaza redémarrait.

Et pour finir la journée, juste un lien pertinent. Mais dois-je trier, encore...?


                                                                                                                      à suivre...

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