C'était , il y a 2 semaines, la dernière représentation de la saison.
C'était à Grenay. 10 gosses ouvraient la représentation par un spectacle ou l'on y voyait un militaire, une femme voilée et un prêtre y parler de musique et de paix.
Pendant les 2 ans de préparation de ce spectacle, la Palestine est devenu membre observateur de l'ONU, le Hamas et le Fatah sont de nouveau alliés, et le nombre de morts en Palestine avoisine je pense la centaine.
Peu de choses ont changé.
Evidemment qu'un spectacle ne change pas les choses.Nous avons rencontré des militants, mais aussi des spectateurs, venu simplement assister à une représentation et découvrir une situation dramatique.
C'est déjà ça.
C'est aussi des frustrations:
Ne pas être encore allé à Gaza. Ce n'est pas plus grave que ça. Je ne manque pas aux gazaouis, c'est certain. Mais il me faudra bien rencontrer un jour ceux et celles que j'ai contacté, à qui j'ai parlé ou écrit et qui ne sont pour moi que des noms ou des visages figés sur des photos. Et puis, quand même, Gaza ne peux pas rester qu'un mythe pour moi, parce que tous les jours, voilà ce qui s'y passe:
Et depuis une semaine, la tragédie ne cesse de s’amplifier puisque suite au meurtre de 3 jeunes colons à Hébron, Gaza ploie de nouveau sous les bombes.
Oui, c'est tragique et je ne peux penser que ce que nous faisons est vain.
Alors, il ne faudra pas en rester là. Nous serons en ouverture de la semaine de la Solidarité Internationale à la Maison Folie de Wazemmes à Lille le 14 novembre. D'autres dates sont prévues.
Et d'ci là, combien de victimes?
Je voulais arrêter ce blog a la fin de cette saison mais je pense qu'il va encore se passer beaucoup de choses autour de ce spectacle. D'autres surprises et de rencontres nous attendent.
Le spectacles s'arrête sur ces mots:
A suivre...
--------------------------------------
Voici les derniers articles du spectacle et des actions réalisé, du nord, au centre, en passant par le Luxembourgeois et l'Italien .
C'était la première de "Looking for Gaza (Oratorio électro)" Photo : Julien Jaulin
C'est juste 18 mois de travail pour arriver enfin à ce spectacle avec une équipe qui aura regroupée une quinzaine de personnes.
Depuis sa création, vous trouverez ci-joint les premiers articles, dont un en italien, venus de Villeneuve d'Ascq et de Esch-sur- Alzette. C'est là qu'a été tourné le spectacle en vue de réaliser un teaser que vous verrez prochainement. Nous avons pu rencontrer les classes ayant travaillé autour du projet, notamment le Lycée des Arts et Métiers au Luxembourg qui a réalisé une magnifique brochure ainsi que l'affiche de la soirée. Merci à leurs professeurs Christine Schaefers et Félix Faber.
L'exposition de Julien Jaulin, après Dunkerque, Villeneuve D'Ascq, Grenay, sera a partir du 14 à Bourges à Emmetrop, lieu de la prochaine représentation de LFG.
Toute l'équipe prépare actuellement la saison prochaine, en recherche de diffusion.
Pendant ce temps, voici ce que réalisait le collège Ramla de Gaza.
Et je voulais également mettre ce document à votre disposition, un document remarquable de Mohamed Kacimi.
Prochainement, je vais de nouveau faire une demande de coordination pour aller à Gaza.
Et d'autres projets en Palestine bien sûr... des liens existent.
Calligraphie de Nahed Abu Lawi pour " Looking for Gaza."
Un léger stand-by sur Gaza, chacun travaillant également sur d'autres projets...
Mais nous y voilà, de nouveau !
Il ne sera plus possible de rentrer à Gaza avant la création du spectacle.
Cela n'aura pas été faute d'essayer.
Alors, nous avons continué à travailler.
Parfois, des nouvelles de là-bas nous parviennent.
Et en France, à Lyon, Villeneuve d'Ascq, Orléans, le spectacle se répète.
Des interviews aux Luxembourg, des rencontres avec des étudiants et des équipes pédagogiques impliquées.
Ce spectacle sert aussi à ça.
Attention, c'est en Luxembourgeois!
Il y eut aussi l'exposition des photos de Julien Jaulin à la médiathèque Till l'espiègle de Villeneuve d'Ascq (tellement belle qu'elle fut accueillie une semaine de plus) et une représentation de "Chroniques nomades d'un ratage" dont je vous livre un extrait :
Mon grain de sel aussi. à, l'Huma....
Depuis 10 jours, les répétitions ont repris.
Et je me permets, de citer les partenaires, sans qui ce spectacle n'existerait pas :
le Conseil Régional Nord/Pas-de-Calais avec l'Institut Français et l'Institut du monde arabe en Nord-Pas de Calais, la DRAC Nord Pas de Calais, Le Conseil Général du Nord, le Conseil Général du Pas de Calais, le Centre Ronny Coutteure de Grenay (62), la Ferme d'en haut et la médiathèque Till l'Espiègle à Villeneuve d'Ascq (59), La Fondation Roberto Cimetta, et enfin les Makinistes associés dont Théâtre K. fait partie, en partenariat avec la ville d'Hellemmes...
ll y a presque un an, jour pour jour, je mettais pour la première fois les pieds en Palestine.
C'était à Bethléem.
Le jour où l'ONU venait d'accorder le statut "d'Etat observateur de l'Organisation des nations-unies non membre".
Voici ce que je filmais:
"Un groupe de jeunes
hommes fêtent bruyamment la naissance d’un nouvel état, le 194éme, autour d’un
pick-up orné d’images d’Arafat.
J’assiste à la
naissance d’un nouvel état, à Bethlééem… Alléluia !
Alors, c’est pétards,
chants révolutionnaires, les keffiehs qui volent, le V de la victoire pour ma
caméra.
S'il y en avait une,
j’aurais pris une fille par la taille, et sous les flonflons des accordéons,
j’aurais chanté et dansé pour fêter la libération d’un peuple. Une victoire,
après 50 ans de lutte, ça méritait bien un baiser dans le cou.
Mais il n’y a pas de
fille à embrasser, pas de flonflon et d’accordéons et pas vraiment de victoire.
Israël bougonne, Israël
s’en fout, Israël observe la scène avec l’ennui d’un surveillant de dortoir
qui entend les gosses rire discrètement.
Je vais me prendre au
jeu, crier « Yes !!! Free
Palestine !
« Free Palestine!!
Give me one keffieh! Is it a traditional Keffieh? The same off Yasser
Arafat !
How much? Thirty sheckel ? Yes ! free Palestine. Arafat is the
best!! Fuck Israël ! »
Je suis grand reporter!
Je suis un
témoin du monde!
Je suis Blaise
Cendras !
Et je
cherche Gaza.
I looking for Gaza..."
(Extrait de Looking for gaza)
Le mois suivant, Israël bloquait en représailles (même si elle s'en défendait) les acquis Palestiniens.
Puis, je découvrais Naplouse sous le soleil.
Voilà comment, je la retrouve un an après.
la vieille ville et ses toits effondrés. Photo Gérald Dumont
La neige a fait s'effondrer de nombreux auvents et toits métalliques de commerces.
Mais Naplouse sous la neige, c'est aussi cela:
Ville paralysée, plus d'internet, coupure d'électricité, c'est la tempête de la décennie au Moyen-Orient, pas de neige comme ça à Naplouse depuis 1954 disent les anciens.
Gaza est inondée. Faut dire que le système d'évacuation des eaux est détruit.
Il n'y a plus qu'un heure et demi d’électricité par jour. Et à Hébron. (Faut bien rire un peu!)
Alors, de rendez-vous ratés en rendez-vous ratés - je suis à Naplouse pour rencontrer des calligraphes à l'Université des Beaux-arts qui, depuis mon arrivée, reste désespérément fermée pour cause météorologique - j'ai eu le temps de traîner sur la toile.
Et j'en reviens alors à Gaza et sur les informations que l'on peut trouver sur les sites d'informations.
C'est parfois pathétique.
Rien qu'hier, j’apprenais que Gaza était inondée parce que les Israéliens avaient délibérément ouvert un barrage de retenue d'eau. J'ai appelé Gaza et personne ne pouvait évidement me confirmer cela.
J'apprenais sur un autre que la centrale électrique de Gaza ne fonctionnait plus car le Hamas refusait de payer ses fournisseurs.
Sur un autre encore, que le Hamas avait sauvé 750 personnes des inondations. Qu'Israël en avait fait autant.
Faire le tri, sans cesse... Ce que je sais, et qui est vrai, et qui alimente toutes les conversations, c'est ça:
Mais, je suis têtu. Ce matin, le soleil brillait enfin sur Naplouse et la ville redevenait vivante.
3 heures avant mon départ, avec Mohammed Jaber, Professeur d'art plastique, je rencontrais le doyen de l'Université de Naplouse, nous posions les bases d'une future coopération, je m'initiais à la calligraphie, et j'apprenais que ... ... la centrale électrique de Gaza redémarrait. Et pour finir la journée, juste un lien pertinent. Mais dois-je trier, encore...?
Sans Julien cette fois-ci
Depuis ma dernière visite, depuis Kufer Ein, le projet a continué à se faire, autrement, à distance, tandis que d'autres choses occupaient mon temps.
Il y eut la création "Au Comptoir d'Esope" avec les comédiens de l'Oiseau-Mouche à Roubaix que je verrai quelques jours plus tard dans le film de Yolande Moreau "Henri".
Il y eut aussi, grâce à Stéphane Titelin, deux belles représentations de Comme Zatopek et la joie de retrouver cette équipe. Richard Couton, Cyril Delmote, Nathalie Grenat, Damien Oliver et Franck Vandecasteele, que des artistes formidables.
Ce fut aussi les retrouvailles avec les 4 èmes du collège St Marie de Vierzon, qui, avec leur professeurs John, Jessie et Bénédicte vont créer une performance autour du thème du "territoire fermé". Tous sont "autour de Gaza", découvrent cet endroit du monde où rien ne va comme il faut.
Il y eut la rencontre avec les enfants de Grenay, Luc et Tony, leurs professeurs, et leur motivation de vouloir, eux aussi, "Looking for Gaza". Ils nous préparent une pièce qui sera jouée en première partie de "LFG" en Juin.
Et puis, les infos que je recois régulièrement du Luxembourg me font savoir que là-bas aussi, ça "looking for" et que de belles choses sont en préparation.
Je travaillais également à la première étape de travail de "Looking For Gaza". Frédéric Baudimant rentrait d'une tournée en Algérie et découvrait la Ferme d'en haut à Villeneuve d'Ascq. Sous la direction de Nathalie Grenat, et la technique de Gordo, nous y présentions le 5 décembre un peu de ce que sera le spectacle en avril prochain accompagné de quelques photographies de Julien.
Frédéric Baudimant et Gérald Dumont, Photo: Julien Jaulin
Pendant ce temps les nouvelles de Gaza étaient mauvaises. Par manque d'essence, l’électricité venait à manquer. La frontière avec l'Egypte de plus en plus infranchissable. Bassem envoyait des dessins de là-bas.
Que faire? Aujourd'hui, je devais partir à Gaza. J'avais fait les démarches... puis... un document illisible pour l'ambassade d'Egypte, puis... un attentat à Rafah, puis... une française en attente de sortir de Gaza depuis 10 jours... puis... le temps trop court... pas un renoncement mais une montagne à franchir trop difficile et, dois-je m'en cacher, tout simplement le désir de passer les fêtes avec mes enfants.
Il est minuit à Istanbul où je fais escale. Demain, à cette heure, je serai à Naplouse rencontrer des artistes, des calligraphes, pour me nourrir encore et toujours pour que ce spectacle soit tel que je voudrais qu'il soit. Je retrouverai cette ville que j'aime tant, et qui, parait-il, est sous la neige depuis 3 jours.
J'ai des rendez-vous, des retrouvailles envisagées, des découvertes à faire. Je vous dirai tout ça.
Pendant ce temps, Chloé et Mietek font tourner le Théâtre K. et prépareront les prochaines rencontres.
Voilà comment se fait ce spectacle. Avec tous les gens que j'ai cités. Fallait bien le faire quand même.
Voilà ce que l'on pouvait entendre ce jour sur une radio en France:
Juste des notes pour en dire plus encore... Ramallah
A une centaine de mètres du Ministère de l’Intérieur palestinien, Julien et moi montons dans une Skoda grise. Il est 22h. Ahmad est avec nous et Hussein conduit. Nous partons boire quelques bières à Jéricho. C'est ce que nous avons compris. Ramahla est en Zone A, c'est à dire sous contrôle de l’autorité palestinienne, mais l'armée israélienne peut y pénétrer comme elle veut. Nous roulons une dizaine de minutes. Nous sortons de Ramahla et quelques centaines de mètres plus loin, la voiture stoppe. Sur le bas coté de la route, à la lumière des lampes électriques faiblardes, nous distinguons un site archéologique avec un réservoir d'eau vieux de 200 ans. Nous sommes désormais en Zone C, sous contrôle totale de l'armée Israélienne (62 % de la Palestine). Hussein sort une bouteille de whisky, des cacahuètes et des fèves. C'est ici, que sur ce bord de route, le 16 octobre 2013, que nous allons refaire le monde. Parce qu'il ne faut pas être vu à Ramahla boire de l'alcool. Plus la bouteille se videra, plus la Palestine sera libre, plus la circulation y sera aisée, et plus l'avenir sera radieux, au moins pour les générations futures.
Au loin, nous voyons les lumières de Jaffa et une grosse masse sombre, la mer méditerranée. Ni Ahmad, ni Hussein ne pourront s' y baigner. Tout ancien prisonnier est interdit de sol israélien. Ahmad à fait quatre ans de prison. Je raconte l’interrogatoire ? Vite fait alors. Pour finir la bouteille avant de se quitter. - Cinq jours dans une pièce dont la taille ne permet ni de s’asseoir complètement, ni se tenir debout. Puis 5 jours sans dormir, puis 5 jours pendu par les bras dans le dos. Si pas d'aveu, c'est reparti pour un nouveau cycle. Ahmad a subit ça pendant deux mois. Puis 4 ans d'emprisonnement. Il est, je crois, difficile de rencontrer en Palestine un homme qui n'ait pas connu la prison. La bouteille est finie, et jetée nonchalamment sur le site archéologique.
Le lendemain, nous serons dans cette montagne palestinienne qui regorge d'oliviers et d'anciens prisonniers politiques. En effet, nous sommes dans la région des Berghouti. Le plus célèbre d'entre eux est Marouane. Je vous conseille vivement ce lien pour en savoir plus. Ahmad nous fait passer de famille en famille, d'amis en amis. Ça grouille d'enfants, les garçons jouent aux football, les filles se courent après, un cheval traverse la rue devant l'épicerie encore ouverte. Une nuit comme les autres dans un village sur les hauteurs d'une colline provençale. Voilà à quoi je pense ce soir là. Tout le monde veut être pris en photo avec ses enfants par Julien. On ne m'appelle jamais Gérald, imprononçable ici, mais Jihad (révolution), ce dont je ne suis pas peu fier. Ce village, c'est Kufer Ein.
2000 personnes dont 1800 Barghouti, 100 communistes, 600 Fatah, 250 Hamas et quelques collaborateurs en lien avec l'occupant qui ont disparu du village depuis longtemps. Je n'en dirai pas plus, sécurité oblige.
Nous ne boirons pas d'alcool. Autour d'un thé, la bande d'un soir chantera des chants révolutionnaires, Julien et moi serons l'Europe, avec la question récurrente sur la Syrie. Et oui, Bachar soutient la Palestine, comme l'avaient fait Saddam Hussein et le colonel Kadhafi. Nous ne ferons pas de géopolitique.
Depuis
notre arrivée à Naplouse, j’ai la volonté d’en savoir plus sur Bassim abou Sariah, alias, al Gaddhafi .
C’est le premier visage que j’avais remarqué, affiché sur les murs de la Vieille Ville il
y a un an. Visage doux et peau lisse, de la bonté dans les yeux, un gendre idéal, un bon
fils, posant fièrement l’arme à la main.
J’avais mis du
temps à connaitre son nom. C'est par des enfants de Balata que j'en avais eu connaissance.
Lors
de l’expositiond'Alham Shibliau Musée
du Jeu de Paume, j’apprenais alors qu’il était le dirigeant des brigades
des Martyrs al Aqsa lors de la dernière Intifada et fondateur des groupes de
résistance Faris el-Leil (Chevalier de la nuit) de la vieille ville de
Naplouse.
C’est
un sacré CV.
Voilà où en j’en suis. Naplouse
prépare l'Aïd. Julien son reportage.
Qui
est réellement Bassim abou Sariah, alias, al Gaddhafi ?
Je voulais rencontrer
de la famille, des témoins, des voisins, nourrir Looking for Gaza du sang d’un
résistant. C'était, il me semble, une évocation nécessaire pour parler de cette ville.
Dans
la soirée, lorsque j’évoquais son nom, la jeunesse de Naplouse se gonflait d'orgueil. Il était le héros de Naplouse, celui qui avait résisté jusqu'au bout à Israël.
Il était courageux, fier,
un vrai chef de guerre. "Naplouse la
résistante" avait son icône et je comprenais ma fascination pour ce visage.
Le
lendemain matin, nous rencontrions B.
Sa
pensée et son approche d’un événement est politique.
Je
commence à l’interpeller sur Al Gaddhafi…
B.
est direct : «Je l’ai connu. Un piètre politique, manipulé par
beaucoup, incapable d’aligner 2 phrases. Quelqu'un qui n'a aucun intérêt, presque inculte…».
Tout
s’effondre.
Comment ?
Bassim abou Sariah, alias, al Gaddhafi, le héros de
Naplouse, celui dont on dit que les israéliens s’y sont repris à 7 fois pour le
tuer ?
Et
B. continue : « Il a été impliqué dans des meurtres, rackets, malversations, et a peut-être participé à l'assassinat du frère d'un homme politique de Naplouse. Aucune
envergure, juste un type profitant de l’Intifada et de l'anarchie qui régnaient alors ici. ».
Je suis déçu, mais pas étonné. Le banditisme profite toujours d'une situation de chaos. Tous les conflits regorgent d'histoire de ce genre et comme disait Prévert "L'étoffe des héros est faite d'un tissu de mensonges".
Je suis surtout surpris de la façon dont j'ai abordé cet homme, dicté par une mystérieuse et impérieuse nécessité d’en savoir plus sur ce visage. J'aurais aimé découvrir autre chose, comme un modèle, un visage à la résistance, un Che Guevara local. J'aurais aimé raconter son enfance et dérouler le fil d'une vie faite d'engagements, de philanthropie, d'abnégation et d'exploits. Je voulais tout ça. Je voulais... Disneyland. Ce fut la première déception. La deuxième est que je ne serai jamais Albert Londres.
Et
je regarde Julien travaillant au
cimetière de Naplouse, là où se trouve justement la tombe de Al Gaddhafi.
Nous
rencontrons Bassem (l’homme qui sourit). Julien le photographie avec sa famille
tandis qu’il nous explique les traditions autour de la préparation de l’Aïd.
Et
je reviens à la charge.
" You knowBassim abou Sariah, alias, al Gaddhafi ?
Sure ! He’s a hero ! " me dit-il.
Bassem a 36 ans. Ce n'est plus un gamin qu'une figure mythique peut impressionner.
Et
de nouveau, j’entends la litanie sur le héros, l’ultime combattant de Naplouse.
Je
veux aller à l’endroit où il été tué.
Bassem connaît. Il nous emmène dans les
ruelles de la vieille ville. Grimpons un escalier de pierre, et sur une terrasse
surplombant la ville, il nous montre là où Gaddhafi, cerné par les forces israéliennes périssait le 16 octobre 2007.
Julien
grimpe faire quelques clichés.
Je dis à Bassem : "Everybody in Naplouse like Al Gadhafi ?
" I’m not sure…"
Puis
il poursuit: « J’aime le résistant, mais seulement le résistant… je ne veux
pas en dire plus…
Pourquoi ?
Cela
peut-être dangereux. On pourrait entendre…"
Bassem nous a quittés quelques minutes plus tard.
Le lendemain matin, à 6h, Julien et moi étions de retour au cimetière pour assister au début de l'Aïd. Sur la tombe de Bassim, 4 de ses sœurs et ses 3 enfants, Hiba, Aya et le plus petit Mogahad étaient là. Après quelques mots, et autant de clichés, je venais de clore (pour l'instant, qui sait) la pageBassim abou Sariah, alias, al Gaddhafi.